Les deux premières DS de Michelin, par le Docteur Danche (avec la complicité du conservatoire Michelin) En 1955, Michelin est propriétaire de Citroën depuis 20 ans, et aura le privilège d'avoir livraison de deux des toutes premières DS, à savoir:
la 19 CZ 63 est connue avant tout par cette photo incroyable, sans doute le parc des voitures d'essai de Michelin.
Trois photos moins connues existent, prises en mouvement.
La troisième et dernière nous réserve une superbe surprise. Car si on regarde bien le tableau de bord, on n'en reconnaît pas les couleurs habituelles autour du compteur de vitesses: c'est bien plus clair que l'aubergine habituel. La conclusion est évidente, on est dans le même cas que dans le film "le triporteur", avec le tableau de bord vert (sujet détaillé sur cette page)
La deuxième DS de Michelin, la 580 CZ 63, est connue pour ses photos en compagnie de R Puiseux dont c'était la voiture personnelle. Son coloris est plus sobre mais il me semble qu'on peut affirmer qu'elle est gris rosé/toit bleu turquoise, un exemple similaire ayant déjà été analysé sur cette page.
On connaît surtout cette photo, souvent légendée "R Puiseux et le proto ELV01". Mais cette autre photo du shooting montre bien, non pas un prototype, mais bien une voiture dûment immatriculée. [590 Fi 3351 Photo L. Gendre]
Cette photo prise le même jour est moins connue et nous montre un peu mieux quelques détails de l'intérieur. [590 Fi 3353 Photo L. Gendre]
Voici maintenant un extrait des « souvenirs » de Robert Puiseux, écrits en 1968 et où il évoque brièvement son rapport à l’automobile. Il parle avec amour de ses Voisin d’avant-guerre, « voitures de ses rêves », puis de ses Citroën et de ses DS. C’est peu de chose mais son témoignage est émouvant car sans lui la DS n’aurait sans doute jamais existé sous la forme que nous connaissons. Et j'aime beaucoup l'histoire des séminaristes subjugués par une déesse païenne. Mais Puiseux parle-t-il dans son texte de la verte ou bien de la grise? Nous avons vu que la verte a été immatriculée un mois avant l'autre. Et puis le chapitre parle de ses voitures personnelles, et dans ce cas là ce serait la grise.
Mais passons à la suite. Que sont devenues ces deux voitures?
Concernant la 19 CZ 63 (la verte) On part donc le 26 Novembre 55, c'est la numéro 22.
Je ne diffuse pas ici les coordonnées de ce propriétaire suivant dans l'Yonne car d'après mes infos il est toujours vivant et à la même adresse. Je cherche quelqu'un qui aimerait aller l'interroger sur cette DS, sachant qu'il ne s'agit pas de rêver de récupérer là-bas dans une grange la plus vieille DS construite: il l'a cédée ensuite à Auxerre automobiles, et on perd ensuite sa trace en 1969. Mais l'homme a peut être des photos, des souvenirs.
Il a peut être su ce qu'Auxerrre automobiles avait fait de la voiture. Il a peut être gardé la trousse à outils ;-) ! Une autre information intéressante, sur cette page, est que cette DS a été immatriculée au milieu de 3 Panhard Dyna Z. Hasard? Ou bien réservation groupée d'immatriculations Citroën et Panhard?
Concernant la 580 CZ 63 (la grise), elle ne quittera jamais le Puy de Dôme, suivant le triste destin de toutes ces premières DS mal fiabilisées, en changeant souvent de mains. R Puiseux la vend après trois ans de probables galères à Jacques Bourdin, un employé de Michelin. Puis Camille Guy, sans profession, la ramène mi 61 à Fonfreyde, commune de Saint Gènes-Champanelle. Ensuite un an plus tard elle repart de l'autre côté de Clermont, chez Jean Louis Pailleret, carrossier à Gerzat. Et en 66 c'est la fin du voyage, elle est détruite. A noter que cette page nous apprend au passage l'adresse de Puiseux à l'époque: 4 cité Chabrol. C'est là qu'a été photographié le cabriolet 15/6 dont il parlait aussi dans ses mémoires.
|